Interview d’Andrej Kolar

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A l’occasion de la sortie de la version 2.7.0 de navigator et après la certification IGC de Oudie N, il était temps de faire un point sur ces nouveautés et d’interviewer Andrej Kolar, CEO et Co-fondateur de navITer. Vous trouverez ici l’article sur les nouveautés de SeeYou navigator et du Oudie N.

Andrej Kolar au décollage à la Hahnweide dans le Discus-2c FES avec Tilo Holighaus, Schempp-Hirth CEO, et Benjamin Neglais

Il est maintenant possible d’utiliser un fichier d’espace aérien « utilisateur » avec Oudie N, cela semble être une étape facile, mais y a-t-il eu des limitations techniques qui ont retardé la mise en place de cette « étape facile » ?

Oui, merci pour votre question, elle est très pertinente. Comme vous le savez, le fond de carte de SeeYouNavigator dans Oudie N est très détaillée, rapide et précis. Pour que cette énorme quantité de données fonctionne de manière transparente, beaucoup d’efforts sont consacrés à l’efficacité du dessin des objets sur la carte. Par exemple, la base de données de l’espace aérien que nous livrons avec Oudie N et SeeYou Navigator est fortement prétraitée. Les cartes sont générées pour le monde entier à l’avance sur le serveur. Cela permet un fonctionnement rapide et fluide en vol, même avec des fichiers d’espace aérien volumineux.

Lorsque nous avons conçu la fonction d’espace aérien personnalisé, nous voulions éviter d’avoir à envoyer des données à un serveur en ligne pour traitement. Nous voulions que l’utilisateur puisse charger l’espace aérien hors ligne. Pour ce faire, nous dessinons l’espace aérien personnalisé « brut » sur la carte, mais cela a un prix. Un fichier d’espace aérien qui couvrirait la France ralentira considérablement la carte. Nous avons donc décidé de continuer à pouvoir charger le fichier hors ligne, mais de limiter sa taille à 1 Mo. C’est plus que suffisant pour un espace aérien lors d’une compétition typique. Avec des fichiers d’espace aérien d’une taille de 10-200 kB, le fonctionnement de la carte est toujours fluide et sans faille. Et nous sommes en contact avec les gestionnaires des fichiers d’espace aériens comme ceux de la FFVP en France pour mettre à jour la base de donnée continuellement.

Les pilotes ont également rencontré quelques bugs en vol. Mais même si l’application se bloque, le vol est toujours enregistré en arrière-plan, n’est-ce pas ?

L’application ne devrait jamais se figer. Nous venons de publier la version 2.7.0, dans laquelle de nombreux correctifs de stabilité ont été apportés et des bugs supprimés. Nos analyses montrent qu’il n’y a eu aucun plantage avec la version 2.7.0. C’est une grande amélioration par rapport aux versions précédentes.

Nous utilisons beaucoup de code open-source dans Navigator. Au cours du processus de résolution des bugs de la version 2.7.0, nous avons publié une grande partie du code pour la communauté afin que notre projet et les projets qui utilisent nos composants soient également plus stables.

Une chose importante qui devrait être mentionnée pour les pilotes qui utilisent SeeYou Navigator sur leurs téléphones est que beaucoup de problèmes de stabilité avec le logiciel sur les téléphones vient du fait qu’Android et iOS essaient d’optimiser la vie de la batterie sur vos appareils. C’est une lutte constante pour que les applications gourmandes en ressources fonctionnent en arrière-plan alors que le GPS et l’écran sont activés en permanence pour Navigator.

Il existe un site Web spécial qui aide à expliquer et à surmonter ces problèmes. Je suggère que chacun suive les instructions données ici pour son appareil : https://dontkillmyapp.com/

Veuillez noter que Oudie N n’a pas ce problème parce que le système d’exploitation est entièrement contrôlé par Naviter et est optimisé pour exécuter SeeYou Navigator en permanence.

Comme l’espace aérien est maintenant « personnalisable », qu’est-ce qui viendra bientôt dans cette même direction pour ouvrir davantage l’application à des circuits, des courses et des compétitions spécifiques ?

La prise en charge de toutes les fonctionnalités pour la compétition est notre objectif principal pour le moment. Il n’en manque pas beaucoup. Les AAT sont pris en charge depuis le début de l’été. Les prochaines étapes immédiates consistent à afficher les cibles Flarm à l’écran et à prendre en charge toutes les navboxes et les fonctions de l’ancien Oudie. La possibilité de télécharger les circuits à partir de Soaring Spot a été une étape importante et nous prévoyons d’ajouter davantage d’intégration avec Soaring Spot à l’avenir.

Nous allons également ajouter la localisation à l’application, afin que les pilotes puissent utiliser SeeYou Navigator dans leur langue.

Cela signifie une application plus complexe avec beaucoup d’options, de paramètres et de navboxes, y a-t-il un moment où vous allez diviser l’application en 2 versions ou limiter certaines fonctionnalités pour éviter une application trop complexe ?

Nous espérons que non. Nous faisons beaucoup d’efforts pour que l’application reste facile à utiliser, même si sa complexité augmente rapidement. Pour cela, nous devons être à l’écoute de nos utilisateurs afin de développer exactement ce dont ils ont besoin et d’éviter de créer une multitude d’options déroutantes. Par exemple, si nous savons que vous pilotez un planeur monoplace, il est logique de ne pas vous montrer une option permettant de saisir le nom du copilote. Ce genre de choses prend plus de temps à développer, mais le résultat final est très agréable.

Oudie N est un appareil BT et WiFi + 4G, ce qui signifie « connectivité », quelles seront, selon vous, les prochaines étapes dans ce domaine ?

La connectivité s’améliore de jour en jour. Plus nous pourrons utiliser l’internet dans les airs, plus nous l’utiliserons. C’est déjà impressionnant de pouvoir combiner une image satellite en direct de TopMeteo ou SkySight avec une superposition de radars de pluie sur l’Oudie N.

Nous espérons également voir de plus en plus de dispositifs Bluetooth Low Energy. Le Bluetooth Low Energy est vraiment facile à utiliser dans le cockpit, il permet de se reconnecter même si la connexion est rompue, il ne consomme presque pas d’énergie et n’interfère pas avec les instruments. C’est un plaisir à utiliser et cela nous permet, ainsi qu’à la communauté, de développer des capteurs spéciaux qui nous aideront à mieux comprendre l’air qui nous entoure.

Nous allons tirer parti de toutes ces nouvelles technologies pour nous aider à voler plus loin.

Interview d’Andrej Kolar par ClubOwze, octobre 2022.